Agriculture Environnement

Permaculture, définition, principe de fonctionnement et pratique

permaculture jardin
Écrit par Sébastien

De nos jours, il n’est pas rare d’entendre parler de la permaculture. Ce concept qui vise la production abondante des aliments (fruits et légumes) pour tous les hommes, et ce, de façon durable. Mais qu’est-ce que c’est au juste ? Comment fonctionne la permaculture et comment la mettre en pratique chez soi ? Faisons le point dans la suite de ce billet.

D’abord, c’est quoi la permaculture ?

Étymologiquement, la permaculture peut être vue comme « l’agriculture ou la culture permanente ». Il s’agit d’une méthode qui a été théorisée par les Australiens Bill Mollison et David Holmgren. Elle consiste tout simplement à observer le fonctionnement de la nature afin de développer des systèmes agricoles qui préservent l’environnement.

En gros, l’idée est de recréer les écosystèmes naturels avec toutes ses propriétés que nous connaissons bien : sa diversité, sa stabilité et sa durabilité. Cela conduira ainsi à la permanence des cultures, d’où son nom : la permaculture.

Une autre caractéristique de la permaculture, c’est sa résilience. En effet, il s’agit de la capacité de l’écosystème à revenir à l’état initial après un quelconque bouleversement.

Pour mieux comprendre le principe, prenons un exemple simple. En forêt, la vie suit son cours depuis de nombreuses années et elle n’a pas eu besoin de l’intervention de l’homme pour cela. Les arbres grandissent et produisent des fruits en abondance. Leurs feuilles servent non seulement d’habitation pour de nombreux animaux, mais protègent le sol qui est d’ailleurs épargné des produits toxiques tels que les engrais chimiques.

En un seul mot, il y a une alliance parfaite entre les végétaux et les animaux de la région qui participent à cet écosystème. L’idée de la permaculture est de reproduire cela, mais à l’échelle humaine, et ce, même dans les villes. L’objectif principal de ce concept, c’est d’atteindre l’abondance alimentaire de façon durable, écologique et économique en termes de dépense énergétique.

Origine de la permaculture

geste ecologique

La permaculture est un concept qui a été théorisé par les Australiens Bill Mollison et David Holmgren au cours des années 1970. Toutefois, il est important de souligner que ces deux Australiens se sont inspirés de l’idée d’un agriculteur japonais nommé Masanobu Fukuoka.

Selon la lui, la nature suit son cours normalement sans avoir besoin d’une quelconque intervention de l’homme. Ainsi, une manière d’atteindre la permanence en production, c’est de copier le fonctionnement de notre nature.

Toutefois, l’idée de permaculture a beaucoup évolué aujourd’hui. Le concept ne concerne plus uniquement l’agriculture, mais plusieurs autres aspects.

  • L’habitat : ici, la permaculture prône la construction avec des matériaux naturels et biodégradables. L’objectif est de limiter la consommation d’énergie et de réduire au maximum l’empreinte écologique des constructions. Un exemple simple serait donc les maisons en pailles ou en planches.
  • L’économie avec la promotion des systèmes économiques qui réduisent aussi les dépenses énergétiques et l’empreinte écologique.
  • L’industrie en privilégiant les énergies renouvelables telles que l’énergie éolienne et l’énergie solaire.

Utilité de ce concept

Pourquoi la permaculture a-t-elle pris beaucoup de l’ampleur ces dernières années ? La réponse est plutôt simple. Vous avez certainement remarqué que les personnes recherchent de plus en plus des produits sains et locaux. Les potagers en permaculture représentent ainsi une solution parfaite à ce problème. Ainsi, le premier objectif de la permaculture, c’est subvenir aux besoins alimentaires de l’homme, mais pas que ! On peut aussi citer :

  • La production des plantes médicinales ;
  • Des matières végétales (utiles pour l’artisanat par exemple) ;
  • La production d’ornement ;
  • La création d’un espace de vie sain, relaxant et romantique ;
  • La production d’herbes aromatiques, etc.

À côté de ces objectifs qui concernent plus ou moins la production, nous avons aussi le respect de l’environnement. En effet, en reproduisant le fonctionnement des écosystèmes naturels et en y intervenant moins, l’Homme utilise ainsi moins de produits chimiques toxiques pour l’environnement. Un autre point positif pour l’environnement, c’est le fait de créer des habitats pour des animaux et végétaux.

Les principes fondamentaux de la permaculture

Comme nous l’avons dit plus haut, le principe phare de la permaculture, c’est de « copier » le fonctionnement de notre nature et de l’appliquer à une petite échelle. Il s’agit donc d’une forme d’agriculture en harmonie avec la terre et l’environnement. Ce concept consiste à bâtir un écosystème dans lequel tout est réutilisé, les déchets d’une plante deviennent des ressources pour une autre plante ou pour certains animaux dans le milieu.

Cependant, il faut aussi noter que la permaculture rassemble plusieurs notions telles que l’écologie, l’éthique, la philosophie, la pédagogie… On comprend alors facilement qu’elle ne se limite pas à la production des aliments. De façon générale, on peut regrouper les principes de la permaculture en 3 principaux piliers :

  • Le respect de la terre, de la nature et de l’environnement, en utilisant moins de produits toxiques par exemple et en favorisant la biodiversité de la flore et de la faune.
  • Le respect de l’être humain. Ici, il ne s’agit pas seulement du respect de sa propre personne et de sa communauté, mais aussi du respect des générations futures. En effet, l’agriculteur doit faire sa culture de manière à ne pas nuire aux générations futures, voire de manière à ce que ces générations puissent en profiter.
  • l’abondance et le partage à travers la redistribution des surplus de production.

Ces trois piliers doivent servir comme fondation de tout projet de permaculture. En d’autres mots, c’est lorsque ces fondements sont respectés que l’on peut parler de permaculture.

Comment pratiquer la permaculture chez soi ?

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Comme nous l’avons dit plus haut, la permaculture consiste à créer un écosystème sur une petite échelle. Une pratique facile, c’est de faire un potager en permaculture. Vous êtes intéressé ? Nous allons vous montrer pas à pas comment mettre ce concept en pratique chez vous.

Cependant, il faut savoir que les étapes que nous allons citer ne représentent qu’un exemple de potager en permaculture. Vous n’êtes donc pas obligé de les suivre. Tout ce qui compte, c’est le respect des 3 piliers éthiques de la culture permanente énoncés plus haut.

Avant de commencer, il faut savoir que le début de ce projet est un peu plus complexe que celui d’un jardin ou d’un potager traditionnel parce qu’il faut prendre plusieurs facteurs en compte. Toutefois, une fois le potager en permaculture lancé, il demande beaucoup moins d’entretien et de soin qu’un potager traditionnel.

Les préliminaires

Comme il en est de même avec de nombreux projets, il est important d’avoir certains préliminaires avant de se lancer en permaculture.

  • Tout d’abord, le design est un peu particulier. Il est conseillé de cultiver serré dans un minimum d’espace. La culture en butte peut être votre allié dans ce cas. En outre, il faut privilégier le compagnonnage des plantes. C’est le fait de cultiver plusieurs plantes sur un même espace.
  • Le sol quant à lui doit être vivant (avec tous les organismes naturels qui le composent). Pour cela, il faut éviter d’utiliser les produits toxiques tels que les pesticides, les herbicides et les engrais. De plus, le sol doit être recouvert (avec un paillage par exemple) afin d’éviter son assèchement.
  • La gestion de l’eau est aussi un préliminaire pour lancer ce projet. Il faut la récupérer et l’utiliser de la façon la plus efficace possible. Le recyclage de l’eau est aussi important afin de ne pas en gaspiller.

Maintenant que vous avez les préliminaires nécessaires, voyons étape par étape comment se lancer.

Étape 1 : observer votre environnement

Étant donné que la permaculture consiste à reproduire le fonctionnement de la nature, il faut tout d’abord bien observer ce fonctionnement autour de vous. Vous pouvez par exemple observer le cycle de l’eau, les vents dominants

Vous devez ensuite pouvoir répondre à certaines questions, et ce, dans les détails : comment sont constituées la faune et la flore du jardin ? En d’autres termes, quels sont les plantes et les animaux qui y vivent ? Comment interagissent-ils entre eux ? Comment souffle le vent ? Etc.

Les réponses à ses questions vous aideront à mieux connaître votre environnement afin de pouvoir créer un écosystème stable. Après cela, vous devez répartir votre jardin ou votre potager si vous le souhaitez et passer à la sélection des plantes.

Étape 2 de la permaculture : la sélection des végétaux

Comme nous l’avons dit plus haut, il est conseillé d’exploiter au maximum l’espace en optant pour le compagnonnage des plantes. Cela permet en effet de limiter la propagation des adventices (mauvaises herbes).

C’est le moment de sélectionner les plantes que vous souhaitez avoir dans votre potager. Si possible, il est préférable de choisir les plantes capables d’interagir entre elles et de se ressemer. Les plantes qui se ressèment ont l’avantage de se multiplier sans avoir besoin de votre intervention, ce qui garantit la permanence de votre culture.

Il est aussi important de noter qu’en permaculture, vous pouvez ne pas seulement cultiver des légumes. Plusieurs autres plantes telles que les plantes médicinales ou les herbes aromatiques sont aussi envisageables.

Étape 3 : créer des parcelles

Après avoir sélectionné les plantes que vous souhaitez cultiver, il est temps maintenant de passer à la création des parcelles. Le nombre de parcelles et de plantes à semer dépend logiquement de la superficie de votre espace. En ce qui concerne le type ou le design de votre jardin, plusieurs possibilités s’offrent à vous.

  • Le jardin en trou de serrure

Il s’agit d’une structure circulaire d’un diamètre d’environ 3 mètres et d’une hauteur comprise en 0,6 et 1 mètre. C’est une sorte de bac construit en planche ou en pierre contenant de la terre et qui sert à cultiver les légumes. Le jardin en trou de serrure à plusieurs avantages.

Tout d’abord, sa forme, notamment sa hauteur, permet au jardinier de travailler sans se baisser. Ensuite, étant donné que les plantes cultivées se trouvent à l’intérieur d’un bac, il est facile de contrôler la propagation des mauvaises herbes. En outre, ce type de jardin permet aussi de faire des économies en eau et de mieux exploiter le compost.

  • Les buttes

Le système à buttes est plutôt simple et facile à mettre en place. Il s’agit tout simplement d’une zone de terre surélevée de 15 à 30 cm, voire un plus. Une butte peut par contre faire plusieurs mètres de longueur. Les buttes sont faites parallèles de manière à laisser des allées entre elles et faciliter ainsi la circulation dans le potager.

En dehors de leur mise en place facile, les buttes permettent aussi une bonne rétention de l’eau, une bonne aération du sol et une bonne séparation des cultures. Cependant, il existe plusieurs autres designs pour votre potager et vous devez choisir celui qui vous convient le mieux.

Étape 4 : le semis

Lors du semis, vous devez placer vos plantes de manière à ce qu’elles puissent interagir. Par exemple, il est conseillé de placer les plantes plus hautes au centre afin qu’elles puissent protéger les plus petits du soleil. Si vous souhaitez faire des bordures végétales, privilégiez des plantes hautes, mais avec un système racinaire léger.

Étape 5 : ne pas laisser le sol nu

La 5e étape pour pratiquer la permaculture chez vous, c’est de couvrir le sol, comme en forêt. Cela permet non seulement de protéger les jeunes plantes, mais empêche aussi que le sol ne sèche rapidement. De plus, le fait de couvrir le sol retarde aussi la propagation des adventices, permettant ainsi à vos plantes de mieux se développer. Pour couvrir votre sol, vous pouvez utiliser des feuilles mortes, de la paille, du compost, du copeau de bois, etc.

Étape 6 : l’entretien

L’entretien d’un potager conçu en permaculture est très facile à faire. Vous n’avez pas besoin de tourner le sol ni d’appliquer des produits chimiques. Tout ce qu’il vous faut faire, c’est d’arroser de temps en temps, de vérifier et limiter la propagation des adventices et bien sûr de récolter au moment venu.

Conclusion : ce qu’il faut retenir sur la permaculture

La permaculture ou culture permanente est un concept qui a été théorisé vers les années 1970 et qui s’est beaucoup répandu ces dernières années. Son objectif, c’est une production abondante et durable, et ce, tout en respectant la nature et l’environnement. Comment ça fonctionne ?

Tout simplement en copiant le système de fonctionnement des écosystèmes naturels. Toutefois, si vous voulez pratiquer cela chez vous, il faut suivre certaines indications bien précises. Vous pouvez cependant vous laisser aider par un professionnel ou une entreprise spécialisée.

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Sébastien